Nos parrain et marraine
Eric Genetet, notre parrain, est romancier. Sylvie Bocqui, notre marraine, est romancière et poétesse. Tous deux résident et travaillent à Strasbourg. Leur confiance et leur engagement à nos côtés nous ont beaucoup appris et nous ont permis de mieux comprendre les besoins des auteurs et autrices. Leur participation active à diverses étapes du projet a beaucoup apporté et apporte encore à toute l'équipe.
Le mot du parrain
Eric Genetet
J’aimerais vous lire...
La demande est exprimée avec délicatesse, j’aimerais vous lire, j’aimerais prendre le temps de vous lire, de vous écouter de l’intérieur, de vous regarder, j’aimerais savoir si nous pouvons imaginer une relation vous et moi, peu importe la nature de cette relation, mais elle passera par le récit, elle jouera avec les mots.
Ils sont parfois, les mots que l’on a envie d’écrire, des ennemis intimes, mais ils sont là quelque part derrière nos portes fermées, dans nos montagnes glaciales, prêts à être assemblés, à s’unir dans un ordre dégagé de toute contrainte pour faire tenir une idée, une pensée qui n’appartient qu’à nous, une image qui nous avait échappé jusque-là, une envie d’exister probablement, un désir de liberté surtout. Le sujet de celui qui écrit est toujours la liberté, l’urgence de la liberté et je crois que le texte que l’on rédige sur un coin de table, un ordinateur, au stylo sur une page blanche, un carnet intime, reste l’un des seuls refuges dans ce monde crépusculaire, un endroit à soi que l’on construit contre l’enfermement, l’aliénation, la pauvreté et l'étouffement, un endroit gorgé de lumière.
Il me semble que J’aimerais vous lire est une invitation à participer à une action lumineuse et vitale, à la fois individuelle et collective. Alors, si vous partagez cette belle idée, fermez les yeux, laissez venir à vous ce tourbillon et écrivez. Au moment où Strasbourg devient la Capitale mondiale du livre, ceux qui organisent cette opération aimeraient vous lire. Passionnément.
Éric Genetet est écrivain.
Ses romans sont publiés chez Héloïse d’Ormesson et Le Verger Éditeur.
Le mot de la marraine Sylvie Bocqui
C'est l'enthousiasme !
Celui, incroyablement communicatif, des personnes qui ont organisé le projet. C'est un projet ambitieux qui fédère et fait s'entrecroiser les talents, les espérances, les métiers - autant dire une très belle mosaïque de personnes. Et maintenant que le projet - qui n'en est plus un puisque nous sommes dans la lumière de l'action et que les rouages tournent amplement s'entraînant les uns les autres - eh bien, l'enthousiasme s'emballe à chaque étape : inviter, lire, débattre, rencontrer, écouter, s'exprimer, dire "Peut-être", dire "Oui", dire, surtout "Merci"... et dire "On continue !"
C'est une opération rayonnante. J'ai lu des textes magnifiques. Je suis plus spécifiquement concernée par la section "Poésie", cette charge m'a amenée à réfléchir à ce qu'elle est, y réfléchir concrètement, je veux dire - les yeux posés sur des mots inédits, sincères, inouïs, non encore éclos mais porteurs de sens, indéniablement. Les rencontres avec les auteurs et les autrices dont les textes ont passé la première sélection vont se faire d'ici peu. Je me réjouis d'entendre ces textes mis en voix par nos artistes interprètes, car la puissance évocatrice de la poésie s'accomplit par la lecture intérieure mais ô combien, aussi, par la voix. C'est toujours un moment très fort pour un auteur que d'entendre son texte hébergé, apprivoisé, irrigué par une voix autre, et devant un public. De belles émotions sont à prévoir et nous vous les ferons connaître au numéro 3 de cette gazette. Nous espérons apporter à ceux et celles qui nous ont confié leurs textes (même s'ils n'ont pas été retenus - la sélection fut très difficile) une réponse à leur demande : les aider à avancer - certes dans l'accompagnement de J'aimerais vous lire, mais aussi les inciter à persévérer dans la solitude, le secret et la jubilation de l'écriture - tous et toutes ont bien du talent.
Sylvie Bocqui est écrivaine et poétesse.
Ses textes sont publiés chez Éclats d'Encre et Arléa.
©Camille Landru